Texte N°9 par Alain DESAULTY

Publié le 17 Juin 2013

« Les Antilles - A nos amis d’Haïti… »

Les Antilles représentent un chapelet posé sur la mer des caraïbes. Les îles y sont innombrables, des plus petites aux plus vastes, celles que l’on nomme les Grandes Antilles parmi lesquelles il y a Cuba ou Hispaniola. Cette dernière est d’une taille comparable à la Belgique ou aux Pays-Bas. Elle est subdivisée en deux nations, à l’Ouest la République d’Haïti où l’on parle le créole et le français, et à l’Est, la République Dominicaine, la langue officielle y est l’espagnol. Cette dernière nation possède dans sa cordillère centrale, les cinq plus hauts sommets des Antilles ; le plus haut culmine à 3100 mètres ; j’en ai fait l’ascension avec quelques souffrances pour contempler au Nord l’Atlantique et au Sud la mer Caraïbe. Chaque île des Antilles est unique par son Histoire, par sa géographie, sa climatologie et par son peuple. Dans les petites Antilles (West Indies), chaque île est connue pour quelques caractéristiques qui lui sont propres : Trinidad est l’île du carnaval, Bequia (Bequai) est l’île centrale des Grenadines. C’est le paradis de la voile et de la plongée.

Saint Vincent possède un grand port de plaisance et elle est célèbre pour son club de golf et son équipe de cricket.

Sainte Lucie est connue pour ses deux superbes pitons surplombant une baie abritée et aussi pour sa Soufrière au pied de laquelle vous prenez des bains de boue.

La Dominique est montagneuse et pluvieuse ; elle a la particularité d’abriter la dernière réserve d’Indiens caraïbes ; elle est plus connue pour ses communautés Rastas dont l’idole est Bob Marley.

Saint Barthélemy, colonisée il y a trois siècles par des Normands, Bretons et Flamands est désormais envahie par la Jet Set.

Saint Kits-and-Nevis connaît quelques athlètes de bon niveau, toutefois bien loin derrière la Jamaïque.

La Guadeloupe a connu des magnifiques sportifs depuis Roger Bambuck en passant par Marius Trésor ou Lilian Thuram et sans oublier Marie José Perec couverte d’or à trois reprises aux Jeux Olympiques.

La Martinique est appréciée par les touristes pour la gentillesse et le sourire de ses habitants.

J’ai connu la Guadeloupe en 1967 et j’y suis retourné en 2011 : j’y ai trouvé une urbanisation assez réussie et un réseau routier remarquable, et il y a toujours de petits ports de pêche fort jolis, des criques adorables et de belles plages de sable blanc où on se baigne dans l’eau turquoise. Ici comme dans tout l’arc antillais la caresse des alizés n’est pas un vain mot.

La petite Désirade au climat subdésertique ne connaît comme ressource que la pêche ; elle garde la curieuse réputation d’île aux lépreux alors que la léproserie a disparu depuis cinquante ans. De même, l’île de la Tortue reste le royaume de la Flibuste et des boucaniers, du moins pour beaucoup d’Européens. A côté de cette description souriante des Antilles afin d’y attirer le touriste, il faut se rappeler qu’aucune zone n’est épargnée par les terribles aléas climatiques, les cyclones, les éruptions volcaniques ou les tremblements de terre…

Dans un passé récent, l’Ile de Montserrat, l’île d’émeraude des Caraïbes a perdu tout son charme, cela après le réveil de son volcan. Les trois quarts du pays sont couverts de poussière et de scories volcaniques. Sa capitale, Plymouth a été détruite et 8.000 de ses habitants soit les deux tiers, se sont enfuis en quittant à tout jamais leur terre natale.

Haïti a payé le plus lourd tribut aux fléaux climatiques : en 2004, l’ouragan Jeanne a fait plus de 3.000 morts et des dégâts majeurs. En octobre 2012, Haïti est victime des assauts de Sandy : elle déplore plus de 50 morts, les récoltes sont détruites, la famine et le choléra menacent à nouveau. Et cela moins deux ans après un énorme tremblement de terre. Le séisme du 12 janvier 2010 a son épicentre à 25 kilomètres de Port-au-Prince. Il fait un nombre incroyable de victimes puisqu’on cite le chiffre de 300.000 morts et autant de blessés, et plus d’un million d’habitants restent sans abri. Le choléra va toucher 500.000 personnes. A travers le monde, de nombreuses associations vont se mobiliser devant une catastrophe d’une telle ampleur.

Peu à peu les Haïtiens vont relever la tête et retrouvent le sourire sans oublier les drames et la cruauté de leur destin.

Au terme de sa mission de 2010, un médecin urgentiste de la Croix-Rouge, le docteur Antoine Perrin, termine son journal en ces termes :

«Jour après jour, un peu plus de la population sinistrée a pu disposer d’eau, de sanitaires, d’abris, de prévention… modestement distribués par rapport à tous les besoins, mais avec déjà l’ambition de leur permettre de retrouver un minimum de dignité…»

Comment conclure ?

Peut-être en exprimant ce qui m’a le plus marqué dans cette histoire bouleversante. Les haïtiens d’abord. Rarement un peuple aura vécu une telle suite d’épreuves en quelques années. Plusieurs cyclones, de graves crises sociales et politiques et puis maintenant ce désastre qui a sinistré plus d’un million d’une population qui en compte huit. Et bien malgré tout ça, les haïtiens sont profondément gentils, sensibles et accueillants… Ils sont tellement attachants. Leur contact ne se fait pas spontanément, car ils sont plutôt sur la réserve vis-à-vis des occidentaux qui représentent la réussite et la référence inaccessibles. Mais lorsqu’ils ont un interlocuteur ouvert et respectueux, ils se révèlent particulièrement chaleureux. Le temps passé ensemble nous a permis de bien nous connaître et de nous apprécier, comme de vrais et simples amis Il ne doit pas être interdit d’être optimiste. «L’avenir appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves, selon la formule d’Eléonora Roosevelt».

Et justement, hier, j’ai fait un rêve un peu comme Martin Luther King en son temps, mais cette fois à la manière du général De Gaulle en 1944 au jour de la libération de Paris… J’ai vu Toussaint Louverture, l’étendard de La République d’Haïti à la main : il est debout sur une grosse pierre sur les ruines de la cathédrale Notre Dame de Port-au-Prince et il harangue la foule à la manière de Charles De Gaulle :

«Haïti brisée par les souffrances de tout son peuple, Haïti martyrisée par les dictatures, les ouragans et les séismes les plus terribles, Haïti sauvée par son peuple, par les haïtiens eux-mêmes, avec l’appui et le concours de nos amis de France, du Canada, d’Allemagne et d’ailleurs, avec l’aide de la Croix-Rouge, des ONG, de tous ceux qui aiment notre peuple grand et fier. Nous continuerons à nous battre pour la reconstruction complète du pays et pour une grande union des citoyens. Nous relèverons tous les défis car nous avons le sens de l’intérêt national. C’est avec l’altruisme et le courage de tous, que nous retrouverons les grandes heures de l’Histoire. Nous n’avons pas à vouloir autre chose que de nous montrer dignes du courage de nos mères et de nos pères. Nous serons dignes de notre Histoire et de notre grand peuple.»

Aux termes de l’article L. 122-5 et 3e, L. 122-4 et L. 355-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Toute reproduction, dans le cadre d’une utilisation collective, intégrale ou partielle, faite sans le consentement préalable de l’auteur ou de se ayants cause, serait illicite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par la loi en vigueur propre au Code de la propriété intellectuelle.

Rédigé par tout zanmi Ayiti

Publié dans #Ayiti, #haïti, #Desaulty, #projet.ayiti, #TZA, #auteur, #livre, #humanitaire

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